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Un des membres-fondateurs d’un maquis longtemps oublié...
L’engagement de M. René Berthias

 

Le maquis n’est qu’une partie de la Résistance en France qui a débuté en 1940. Il existait d’autres actions de résistance comme par exemple : cacher des Juifs, passer des messages...

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le Moulin de Chaudé
lieu de regroupement du maquis Deroche

M. Berthias a fait partie de deux maquis : Deroche et Césario. Il a aussi fait partie du 32éme Régiment d’Infanterie et il est allé à St-Nazaire dans les poches de l’atlantique.

En juillet 1943, il est allé aux chantiers de jeunesse où les conditions de vie étaient assez difficiles. Lui et ses camarades étaient obligés de porter un uniforme vert. Parfois la milice venait faire quelques contrôles. Après six mois passés aux chantiers de jeunesse, M. Berthias n’a pas voulu rentrer chez ses parents pour une question de sécurité. Quand, en septembre 1943, alors qu’il n’avait que 20 ans, il a été confronté au choix de partir en Allemagne (pour le STO) ou de fuir il a choisi de se cacher. Pour lui, ne pas partir en Allemagne était déjà un vrai acte de résistance.

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Chemillé sur Indrois

C’est en octobre 1944 qu’il prend le train dans l’Allier pour venir en Touraine pour retrouver des camarades avec lesquels il va rejoindre le maquis Deroche (dont on ignorait encore l’existence jusqu’à aujourd’hui), un des premiers maquis du Lochois. Il s’est engagé par patriotisme dans ce maquis de Chemillé sur Indrois dont il est un des membres fondateurs. Le maquis Deroche était constitué de 15 à 20 personnes et son responsable s’appelait Hummer. Mais ce maquis a été démantelé rapidement car les maquisards avaient appris que la milice était au courant et aller intervenir. Il a donc vécu seulement un mois.

Puis en septembre 1944, il a rejoint le maquis Césario grâce à un de ses camarades de Tours. En août 1944, la maquis Césario a fusionné avec le maquis d’Epernon qui regroupait environ 300 hommes. M. Berthias y était fantassin.

Les maquisards étaient approvisionnés en armes par les parachutages, notamment de 1944, comme par exemple à Luzillé. Leurs armes étaient anglaises, américaines et parfois ils les volaient aux soldats allemands. Tout le monde avait une arme, allant du simple couteau au fusil mitrailleur en passant par un fusil de chasse qu’ils cachaient dans des caves. Ils prenaient leurs repas, le plus souvent, chez des fermiers, mais ne dormaient pas dans les fermes.

Les femmes n’étaient pas dans les maquis car elles occupaient les postes d’agent de liaison ou fabriquaient de fausses cartes d’identité, sûrement parce qu’elles étaient moins soupçonnées.

En ce qui concerne les messages, les maquisards en prenaient connaissance par la radio ou grâce au morse que certains avaient appris aux chantiers de jeunesse. M Berthias n’a incité personne à faire partie du maquis car c’était très secret. Et de ce fait, les jeunes n’avaient pas toujours les bonnes relations pour y entrer. Il n’a assisté qu’à un sabotage sur un train de marchandise car ce n’était pas l’activité principale des maquis à ce moment là.

Fin 1944, il est envoyé à Saint-Nazaire où il a combattu jusqu’au 8 mai 1945. Là-bas, les conditions de vie étaient aussi très dures car il devait trouver seul le moyen de se ravitailler en nourriture, et, de plus, il n’y avait aucune hygiène. Dans ces « poches de l’Atlantique », aussi appelés « le mur de l’Atlantique » car ils étaient bloqués vers l’ouest, il y avait des mines. Quelques-uns un de ses camarades y ont été blessés ou y ont perdu la vie. Contrairement aux maquis, il y avait des femmes à Saint-Nazaire : elles étaient infirmières.

Mr Berthias est rentré chez lui suite à des problèmes de santé. Son retour à la vie civile a eu lieu en 1946 et s’est plutôt bien passé. Il est rentré dans les assurances où il est devenu chef de service. Certains de ses camarades ont même suivi des cours pour reprendre un nouveau métier.

Il a été récompensé pour ses actes par la Croix du combattant. Il fait partie de l’amicale du maquis d’Epernon qui chaque année organise un rassemblement des maquisards.

Nous avons eu beaucoup de chance de rencontrer M. Berthias car il nous a révélé l’existence du maquis Deroche. Il renforce le côté héroïque des maquis car il n’avait pas d’armes, ni de logistique...

 
Publié le mardi 28 mars 2006
Mis à jour le mercredi 5 avril 2006

 
 
 
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