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La synthèse de l’entrevue
L’engagement de M. René Berger

 

Après une brève présentation nous sommes rentrés directement dans le vif du sujet.

I) Avant la guerre

M. Berger, qui avait 19 ans et était étudiant, a demandé, après avoir passé son baccalauréat, à entrer dans la maquis d’Abilly (il habitait Descartes). Mais le manque d’armes et de matériel ne le permettant pas, sa demande ne put aboutir. Alors, avec ses amis, les frères Rimbault, ils décidèrent d’aller trouver des armes eux-mêmes chez une personne que les frères Rimbault connaissaient, possédant trois MASS 36 récupérés sur le front, suite a une bataille. Ils récupérèrent ces armes, les nettoyèrent et retournèrent aux maquis où ils furent les bienvenus.

II) Pendant la guerre

M. Berger est entré dans le maquis à cause du « ras-le-bol » de l’occupation par les Allemands ; il voulait faire quelque chose pour son pays, « sans élan patriotique ». Tous les jeunes de son âge voulaient entrer dans le maquis. Il faisait partie des soldats de second rang, intégré dans une section de combat divisée en 10 groupes d’hommes qui utilisaient diverses armes (pistolets, pistolets-mitrailleurs, fusils, grenades et fusils d’assaut).

Dans le maquis, les relations étaient fraternelles à tous les niveaux, du dirigeant aux soldats. Mais surtout, la solidarité était vraiment le mot d’ordre. Il fallait aussi être un maximum discret sur les futures actions et l’existence même du maquis.

Le maquis entretenait d’excellents rapports avec la gendarmerie locale, des rapports humains avant tout, celle-ci ne cherchant pas à dénoncer les réfractaires au STO, ne faisant pas d’opposition à la résistance et apportant même des renseignements sur certains mouvements allemands. Cependant, certains gendarmes faisaient parfois du zèle en recherchant les réfractaires ; ils ont d’ailleurs eu des problèmes plus tard (après la guerre).

Le premier risque que M. Berger ait pris fut de rentrer dans le maquis, et le dernier (d’après lui) fut sa participation aux combats de la Haye-Descartes, où son groupe qui essayait d’interdire le passage de la Creuse aux allemands, a essuyé des tirs ennemis. Cet épisode fut une grande victoire pour les résistants puisque, désormais, plus aucune troupe allemande ne se représentera à La Haye-Descartes (le pont fut en partie détruit) L’utilisation des armes était peu fréquente car les missions étaient localisées et ponctuelles puis une fois les actions terminées, les maquisards s’esquivaient et se dispersaient en forêt.

Pour s’approvisionner en armement, ils disposaient de brûlots (petites boites de paille ou de sable imbibées d’essence) disposés le long des clairières de façon à former un T pour délimiter la zone de largage pour les aviateurs alliés (Anglais) qui larguaient des caisses d’armements (8 tonnes) en kit.

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Le nouveau pont de Descartes

Justement, lors d’un parachutage, les aviateurs n’ont pu larguer au bon endroit et le chargement fut retrouvé par des personnes soutenant la résistance qui ont prévenu le maquis de la réception de cette cargaison. Donc, quelques maquisards partirent récupérer ce dernier, mais, au carrefour principal de la Hayes Descartes, ils rencontrèrent une garde cycliste allemande. Des coups de feu furent échangés ; les maquisards s’enfuirent. Les Allemands prennent alors en otage les gendarmes et la population qui n’avait pas encore migré vers d’autres villages. Ils menacent de faire comme à Maillé (à une quinzaine de kilomètres de là) où le village a été entièrement massacré. Les maquisards arrivent donc au village, puis au pont, avec les otages allemands auparavant capturés. Là, des troupes allemandes arrivent de Buxeuil, un affrontement eut lieu à coté du pont. Les maquisards envoyèrent alors quelques-uns un de leurs otages de l’autre coté de la rive. Ces otages ont réussi à convaincre quelques-uns de leurs camarades qui se sont rendus par la suite. Les Allemands, étant trop peu nombreux pour continuer à se battre, font sauter une arche du pont et se replient.

Le lendemain (nous sommes le 31 août 1944) d’autres Allemands arrivent. De petites bagarres eurent lieu, sans que quelque chose ne se débloque. La situation est identique le jour suivant mais là, quelques maquisards furent tués. Puis les Allemands, qui manquaient de soldats pour la bataille de l’Atlantique, demandèrent le repli de leur troupe. Les populations furent ainsi libérées et regagnèrent les villages.

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le nouveau pont de Descartes

La fin de la guerre arriva et les Américains vinrent à Tours. Par la suite, les résistants amenèrent leurs prisonniers aux Américains. A ce moment là, un prisonnier allemand est venu dire : « Merci pour le respect du soldat ».

III) L’après la guerre

M. Berger a fait ensuite une carrière militaire dans les hauts rangs de l’armée française. Il fit plus tard la guerre d’Indochine et continua sa carrière jusqu’à la retraite où il décida de faire partager ce qu’il avait vécu et ressenti à des personnes comme nous, élèves de seconde.

Nous sommes très reconnaissants envers M. Berger de s’être battu pour nous quand il le pouvait et nous lui adressons un grand merci aussi pour avoir accepté de répondre à nos questions en nous faisant partager ce qu’il avait vécu.

Coralie, Maxime, Guilhem, Florent, Florian et Jonathan

 
Publié le mardi 28 mars 2006
Mis à jour le mercredi 5 avril 2006

 
 
 
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