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la syntèse de l’entrevue
L’engagement de M. James Thireau

 

L’entrée en Résistance :

Avant d’entrer dans la Résistance, M. Thireau était ouvrier agricole ; puis en décembre 1941, on l’a obligé à entrer aux chantiers de Jeunesse où il a travaillé aux cuisines pour les Allemands, ce qui l’a poussé à entrer dans la Résistance, car après un questionnaire auquel il a répondu dès son entrée aux chantiers de jeunesse, il a été jugé comme potentiellement dangereux et était susceptible de participer à la Résistance. Or, dans les chantiers, il y avait des "espions" chargés de recruter des jeunes pour la Résistance.

Pendant deux ans et demi, il a suivi une formation et durant cette formation, il ne pouvait pas voir sa famille plus de cinq minutes par jour car il était recherché par la Gestapo.

En 1942, il est entré dans le réseau Vengeance avec un camarade de Manthelan dont le chef était l’Abbé Péront qui fut arrêté par la Gestapo le 12 avril 1942 ; suite à cette arrestation, Mr Thireau est allé dans le réseau Ecarlate, dirigé par l’instituteur d’Obterre (nom de code : Charlemagne).

Le réseau Ecarlate a été dispersé ; après cette dispersion, il est entré dans le maquis Césario de l’O.R.A. (= Organisation de Résistance de l’Armée). L’ORA était dirigée par le commandant Bienvault (dit : « Léger »). D’après James Thireau, le maquis était composé de 350 maquisards. Aujourd’hui, il en reste quinze.

Les actions de Résistance

M. Thireau était chargé des parachutages annoncés par la radio de Londres, par exemple par les phrases codées : « Une villa normande au bord de la forêt » ou « Le tournedos s’arrose au Pauillac ».

Le 9 août 1944, le groupe a reçu plus de vingt tonnes de matériel (= 90 conteneurs). Les lieux étaient choisis grâce aux photos du terrain prises par les avions britanniques, et si cela convenait, on leur répondait par radio. M. Thireau était alors chargé de guider les avions grâce à du morse fait à l’aide d’une pile. Il n’avait le droit qu’à deux tentatives, s’il échouait, l’avion repartait avec le matériel. Pour communiquer, les Britanniques et les Français avaient mis au point un code spécial.

Le 8 juillet 1944, il y a eu un parachutage qui a échoué car les allemands étaient arrivés avant les hommes du maquis qui avaient été dénoncés. Le commandant Bienvault avait été arrêté par les allemands. Lorsqu’il a entendu ses hommes arriver, il s’est mis à bouger dans la camionnette dans laquelle il était enchaîné. Le bruit étrange provoqué par les chaînes mêlé à des voix allemandes a alerté les hommes de Bienvault qui ont fait demi-tour et n’ont donc pas été arrêtés.

Il était aussi chargé du recrutement en organisant des bals, il faisait de la propagande pour attirer des jeunes dans le maquis. C’est ainsi qu’il fit devenir maquisards environ 220 personnes qui possédaient toutes des armes, sinon elles n’étaient pas recrutées car la forêt était trop dangereuse. Même la seule femme du maquis, qui avait le rôle d’infirmière, avait une mitrailleuse.

Les femmes pouvaient être agents de liaison. Il a trouvé une jeune fille de fermier de dix ans, Ginette, qui semblait convenir pour la fonction. Les parents de cette jeune fille n’étaient pas d’accord, car cela était risqué. M. Thireau en a parlé à son général qui est allé questionner la jeune fille qui a accepté. Elle a donc appris tous les codes secrets et lorsque ceux-ci changeaient, elle était tout de suite mise au courant. Monsieur Thireau rajouta avec humour que Ginette, sa future femme, a résisté à bien des menaces et des persécutions sauf une qui fut sa demande en mariage !

M. Thireau se chargeait de trouver des endroits pour héberger les jeunes recherchés par la Gestapo. Il les changeait de lieux tous les huit jours pour ne pas se faire repérer, en attendant de les évacuer, certainement en Grande-Bretagne.

Si M. Thireau était arrêté, il fallait quelqu’un de plus jeune pour le remplacer.

Au total :
-  Quarante escarmouches, soixante allemands tués, treize prisonniers, vingt-et-un véhicules allemands récupérés et plusieurs citernes allemandes de sept mille litres d’essence et quatre mille litres de gasoil.
-  Dix-neuf français tués, douze morts en déportation et cent quatre-vingt-dix aviateurs recueillis (M. Thireau les emmenaient à Amboise à pieds).

La libération et l’après guerre

Un jour, à St-Nazaire, ils furent treize à partir en reconnaissance. Il prit le risque de laisser ses camarades et de partir dans le champ qui était miné. Après avoir parcouru la moitié du champ, les allemands l’ont vu et lui ont tiré dessus. Il s’est mis à courir mais il y avait des mines. C’est ainsi qu’il fut blessé, il rentra donc en rampant. Il ne pouvait plus marcher à cause de la mine qui avait explosé, mais n’avait reçu qu’une balle dans son casque !

Le commandant Bienvault est revenu après avoir été déporté. Lorsque M. Thireau est allé le voir à l’hôpital, la femme de ce commandant lui a dit que son mari ne l’avait pas reconnue. Mais M. Thireau et cette femme ont quand même été le voir et c’est là que M. Bienvault s’est redressé et a tiré James Thireau par les bras, et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé allongé sur son commandant, il a fallut deux infirmières pour le remettre debout ! C’est dans des moments comme celui-ci, que l’on se rend compte que la guerre fait vivre de grandes choses aux hommes, puisque le commandant a reconnu M. thireau avant de reconnaître sa femme.

Après la guerre, étant blessé, James a refusé l’aide que le gouvernement lui a proposé. Ne pouvant plus marcher, il a pris un commerce en ville, mais suite à la mort accidentelle d’un oncle, il a repris la ferme de ce dernier.

L’histoire qui nous a le plus impressionné

« Dans les malheurs, il y a de la chance, car c’est ma roue de vélo qui m’a sauvée la vie. J’avais rendez vous avec mon commandant, mais ma roue a crevé, il a fallu que j’en trouve une autre et c’est comme ça que je suis arrivé en retard. Mon commandant avait été fait prisonnier par les allemands qui l’avaient emmené en voiture... »

Thomas J., Thomas L, Marc, Lucie, Vincent , Solène V, Solène W

 
Publié le mardi 28 mars 2006
Mis à jour le mercredi 5 avril 2006

 
 
 
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